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Humeur
Ca y est je l’ai fait ! Vingt ans sans elle, et j’ai sauté le pas. Je viens d’acheter ma première canne blanche.
Je sais que je suis handicapé visuel, je l’ai toujours dit, mais je ne l’ai jamais montré. Si l’on me croise dans la rue, et que je n’ai pas de signe distinctif, tel que ma canne blanche, on ne peut pas savoir que j’ai de gros problèmes de vue. Je ne porte pas de lunettes noires, j’ai de beaux yeux bleus, selon les dires, mais mes yeux ne m’offrent qu’une vision centrale presque inexistante, et une vision périphérique dans le brouillard... Vraiment pas génial, tout ça !
Après quelques jours de déplacement à l’aide de ma canne, je reconnais que même dans des lieux que j’ai fini par connaître, je ne suis plus obligé de faire attention aux silhouettes des personnes que je rencontre sur mon chemin, car ce sont elles qui font attention à moi. Cela est vraiment plus reposant. Quand je désire, par exemple, savoir le numéro d’un bus, c’est plus simple, car je n’ai pas besoin de m’expliquer avec de grands discours sur le fait que je ne vois pas son numéro, ou son lieu de destination. Si j’arrive désormais à déplier ma canne presque à chaque fois que je suis seul, il m’est encore quasiment impossible de le faire lorsque je suis accompagné de ma femme ou bien de mes enfants, car mes habitudes restent, et on ne change pas les choses d’un coup de canne magique. Pourtant, si j’ai fini par me rapprocher de cette canne, c’est sur une demande appuyée de ma femme qui me disait que mon attitude pendant mes déplacements pouvait parfois faire penser à une personne qui aurait un peu trop abusé de l’alcool. Pour ma propre sécurité, le fait d’avoir une canne blanche pour traverser une route interpelle les automobilistes.
Si comme pour moi, la canne blanche est quelque chose d’assez difficile à accepter, il faut quand même y réfléchir, et laisser mà »rir cette décision, comme je l’ai fait moi-même. Peut-être qu’après mon expérience, vous n’attendrez pas 20 ans ! Pour finir, il ne faut pas avoir peur du regard des autres... De toute façon, on ne le voit pas !
Si mon expérience vous intéresse et si vous souhaitez en parler, n’hésitez pas à me contacter.