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Technique
L’orthoptiste est une auxiliaire de l’ophtalmologiste et a pour tâche essentielle le dépistage de certains troubles de la vision binoculaire (strabisme, insuffisance de convergence, hétérophorie...) et dans quelques cas, la rééducation de ceux-ci. Portrait de cette profession majoritairement féminine...
Le strabisme, familièrement appelé « loucherie  », est un problème complexe. Il peut engendrer, entre autre, une baisse d’acuité visuelle de l’Å“il « qui tourne  », des problèmes de vision binoculaire, notamment de la vision du relief, ou parfois une vision double. Les causes étant variées, les traitements le seront également. Tous ne sont pas du ressort de l’orthoptiste.
Plus légers, les problèmes d’hétérophories (trouble de l’équilibre des muscles moteurs des yeux , tendance à la déviation des axes visuels) et d’insuffisance de convergence peuvent être à l’origine de « fatigue visuelle  », se manifestant, par exemple, par l’apparition de maux de tête après un certain temps passé devant un écran d’ordinateur . Classiquement, l’ophtalmologiste confie à l’orthoptiste le soin d’une rééducation. Il est à noter que certains médecins proposent parfois des compléments alimentaires qui peuvent s’avérer de bons adjuvants au traitement.
L’orthoptiste est également amené à effectuer des champs visuels, ainsi que certains examens de la vision des couleurs.
La formation de l’orthoptiste se déroule en trois années après l’obtention d’un baccalauréat. Les modalités d’entrée dans les écoles ne sont pas toujours les mêmes suivant les régions, et ont tendance à varier avec le temps.
Je ne peux donc parler que de mon cas personnel.
Après une épreuve écrite (dictée) et orale (entretien portant sur le parcours et les motivations), quinze candidats sur quarante-cinq ont été déclarés admissibles.
Après trois mois de cours et de pratique quotidienne au sein de l’hôpital, la dernière épreuve est une succession d’écrits et d’oraux portant sur l’anatomie de l’Å“il, l’optique, la pathologie de base, le rôle de l’orthoptiste.
La moyenne à l’ensemble des épreuves est nécessaire pour pouvoir suivre le cursus et obtenir, après examen similaire en fin de chacune des trois années, le certificat de capacité d’orthoptiste.
Dans notre promotion, dix élèves ont obtenu ce sésame pour l’entrée dans la vie professionnelle.
Le plus fréquemment, l’orthoptiste exerce au sein d’un cabinet d’ophtalmologie où elle exécute des actes divers comme la prise d’acuité visuelle, la vision des couleurs, les champs visuels, les rééducations diverses. Certaines orthoptistes montent leur propre cabinet et effectuent un travail quasi similaire.
On rencontre de plus en plus l’orthoptiste au sein de structures médicales spécialisées dans le dépistage des troubles visuels précoces. Bien souvent, l’orthoptiste se déplace pour effectuer cette tâche, au sein des crèches, des écoles maternelles.
Plus le dépistage et /ou la surveillance sont mises en place précocement, plus cela permet de déterminer le meilleur moment, ni trop tôt, ni trop tard, pour instaurer un éventuel traitement. On considère souvent qu’à partir d’un âge variant de quatre à sept mois suivant les bébés, il est possible pour une orthoptiste de tenter ce dépistage. A l’autre bout de l’échelle de la vie, l’orthoptiste exerce dans les centres de gériatrie où son travail, en collaboration avec l’ophtalmologiste, va consister essentiellement à trouver les aides visuelles adéquates pour permettre aux personnes âgées d’utiliser au mieux leurs capacités visuelles restantes, ainsi qu’à effectuer les contrôles de la vision.
Le travail le plus varié a lieu en milieu hospitalier, dans le service d’ophtalmologie, où, en plus des diverses tâches, l’orthoptiste effectue quelques mesures préopératoires du strabisme permettant à l’ophtalmologiste de poser ou d’affiner son indication opératoire. Plus anecdotique, on trouve également des orthoptistes dans les sections basse-vision des magasins d’optique.
Chacun des patients adressés par un ophtalmologiste à l’orthoptiste souffre d’une pathologie personnelle. Il est donc particulièrement ardu de brosser le tableau d’une visite chez cette dernière. Néanmoins, on peut se référer à une trame de base.
L’examen commence toujours par un interrogatoire qui permet à l’orthoptiste de prendre note d’éléments importants dans l’histoire du patient, tels que les antécédents familiaux de déviation oculaire et/ou d’amblyopie, ou les circonstances d’apparition du strabisme ou encore la constance de celui-ci.
Ce moment d’interrogatoire est également un temps d’observation pour l’orthoptiste. La déviation visuelle est-elle visible à l’Å“il nu ? Est-elle constante ? Accentuée dans une ou plusieurs directions ? Le patient adopte-t-il une position de la tête particulière pour compenser son problème ?
Si cette observation est loin d’être suffisante pour répondre avec certitude à ces questions, elle permet un premier débroussaillage intéressant.
Un outil complémentaire, fortement apprécié par l’orthoptiste, se trouve dans l’examen des photographies du patient. Les meilleures photographies sont celles présentant le sujet de face. N’hésitez pas à les amener spontanément lors de votre première visite, que ce soit chez l’ophtalmologiste ou chez l’orthoptiste.